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14 Octobre 2021
En ce matin d'hiver 1917, cinq soldats avancent avec peine dans la neige des tranchées de la "grande guerre".
Les mains liées, ils sont tous condamnés pour avoir reçu la "fine blessure", une balle dans la main tirée à bout portant ou par l'ennemi, en agitant sa main au-dessus des tranchées cigarette allumée.
Une blessure qui - du moins l'espéraient-ils - les éloignerait des combats.
Mais l'état-major n'aime pas les déserteurs, et les voici trimballés d'une tranchée à l'autre, pour l'exemple.
Pour eux, pas de peloton d'exécution, mais un sort guère plus enviable, puisqu'ils seront lâchés au petit matin dans le no man's land, cette "terre de personne", espace neutre entre la tranchée française et la tranchée allemande, sous les tirs nourris des deux camps.
Parmi ces cinq soldats figure Manech, un "Bleuet" tout juste né avec le siècle, qui promène autour de lui un regard vide, ailleurs.
Qu'est-il advenu de ces hommes ?
A l'arrière, la jeune Mathilde, fiancée de Manech, remuera ciel et terre pour le découvrir.
Dans Un long dimanche de fiançailles (éd. Folio), Sébastien Japrisot nous entraîne dans la quête méthodique d'une jeune fille obstinée (incarnée à l'écran par Audrey Tautou dans le film de Jean-Pierre Jeunet) et brosse le portrait d'une galerie de personnages incroyables, ayant tous un relief particulier, depuis les héros jusqu'aux personnages secondaires.
Ici, pas d'outrance dans le propos, mais les mots justes pour décrire l'horreur de la guerre.
Un roman magistral, à lire ou à relire.