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Les carnets de Calixte

Mia et le lion blanc, ode à la nature sauvage

En Afrique du Sud, la chasse aux lions en enclos (ou "chasse en boîte") est une pratique encore autorisée à ce jour. Elle consiste à s'octroyer la possibilité d'abattre un lion, élevé en captivité puis relâché pour l'occasion dans un parc fermé. De riches touristes sont prêts à débourser de 4 000 à 31 000 euros afin de s'offrir ce "frisson" et de récupérer leur trophée.  

Le film Mia et le lion blanc de Gilles de Maistre, sorti en salles en décembre 2018, dénonce cette pratique associée à un véritable enjeu économique et quelquefois masquée aux touristes (qui pensent visiter des fermes d'élevage ayant pour objectif de repeupler les espaces naturels ...).

Le réalisateur a préféré le format de la fiction à celui du documentaire pour nous emmener au coeur de  la savane africaine, au plus près des lions. 

L'histoire présente aussi une aventure humaine : celle de Mia, pré-ado de 11 ans revenue vivre en Afrique du Sud avec ses parents et son frère aîné Mick après quelques années passées à Londres.

Les parents gèrent une ferme d'élevage de lions, en pleine brousse. Mick, adolescent calme et angoissé, s'épanouit au contact des animaux : meerkats, phacochères, etc. qu'il aide à soigner. Mia, quant à elle, est en pleine rébellion et n'arrive pas à trouver sa place dans ce quotidien si éloigné de la vie citadine qu'elle a quittée il y a peu.

Un jour, son père présente à la famille un lionceau blanc, Charlie, né à la ferme : un petit miracle, qui va pouvoir (enfin) attirer les touristes alors que l'élevage familial peine à rester à flots. Mick tombe aussitôt sous le charme de ce petit lion qu'il nourrit au biberon, mais Mia reste indifférente. Au fil du temps, une grand complicité va naître entre la jeune fille et le lion.

Malgré un scénario un peu convenu et des personnages assez lisses, le résultat est là : on passe un très bon moment en famille devant ce film servi par des images magnifiques et une distribution impeccable (notamment l'actrice française Mélanie Laurent, dont on connaît l'engagement pour la cause environnementale, et la jeune et prometteuse actrice sud-africaine Daniah de Villiers).

Pour arriver à ce résultat, Gilles de Maistre a travaillé en étroite collaboration avec le zoologue sud-africain Kevin Richardson, spécialiste mondialement reconnu des grands félins. Ce dernier est surnommé the lion whisperer ("l'homme qui murmurait à l'oreille des lions") pour la complicité qu'il a su nouer avec les félins qu'il côtoie depuis leur premier âge.

Afin de ne pas mettre en danger les acteurs, et notamment la jeune Daniah, qui comptabilise dans le film le plus grand nombre de scènes en contact direct avec les lions, le tournage s'est déroulé sur 3 ans afin que le lionceau grandisse et devienne adulte directement au contact de la jeune fille.

Plus qu'une belle histoire d'amitié, ce film est un témoignage et un coup de projecteur sur le devenir incertain des lions en Afrique.

Dans certaines régions, comme en Afrique de l'Ouest, les lions à l'état sauvage seraient menacés d'extinction (cf. l'étude scientifique publiée dans le journal PLoS One en janvier 2014: The lion in West Africa is critically endangered, P. Henschel, L. Coad, C. Burton, el al.).

Heureusement, des passionnés comme Kevin Richardson continuent de se battre pour que ces grands félins aient encore un avenir en liberté.

Pour en savoir plus : The Kevin Richardson Wildlife Sanctuary

 

Calixte

Mia et le lion blanc

   

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