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24 Août 2018
Situé sur un éperon rocheux surplombant une cascade, le château fort du Sailhant (Andelat, Cantal) offre une vision de conte de fées.
Rien d’étonnant car ses tours rondes aux toits de tuiles dites « en poivrières » ont été reconstruites en s’inspirant en partie de l’univers des contes et de l’image d’Epinal des châteaux médiévaux.
A l’origine, le château était une tour seigneuriale. Pendant la guerre de Cent ans, il devint un château fort. Bien qu’éloigné des principaux champs de bataille, il fut le théâtre de quelques échauffourées entre Anglais et Français.
Au XVIIIe siècle, il fut choisi comme résidence d’été par Joachim Joseph d’Estaing, évêque à St Flour, avant d’être utilisé par des fermiers après la révolution française.
Au XIXe siècle, Mary Raynaud, entrepreneur né au hameau du Sailhant, rénova le château après avoir fait fortune à Paris. Confronté à des ennuis judiciaires (une histoire de fausse monnaie …), il quitta le pays.
Une nouvelle page de l’histoire du château s’ouvrit avec son rachat en 1997 par Joseph Pell Lombardi, architecte New-Yorkais spécialiste de la restauration des monuments historiques.
Ce dernier en fit sa résidence secondaire (elle l’est encore à ce jour), poursuivit sa restauration et le décora avec de nombreuses pièces de collection : meubles anciens auvergnats, tableaux, antiquités diverses, tous choisis avec soin afin de respecter le caractère et l’histoire du lieu.
Depuis 3 ans, le château est ouvert au public et une visite guidée permet de découvrir son histoire.
Les photos sont autorisées en extérieur, mais pas à l’intérieur, le propriétaire ne tenant pas à exposer ses lieux de vie. Ce dernier souhaite aussi conserver sa liberté pour diriger la restauration des lieux. Du coup, le château ne fait pas partie du répertoire des monuments historiques, même s’il est classé Site Remarquable de France depuis 1945.
On peut noter que le propriétaire a fait appel aux meilleurs artisans locaux et nationaux pour la rénovation du château : meubles en bois massif recréés à l’identique par des ébénistes de la région à partir de mobilier d’époque, tapisseries fabriquées sur mesure (en reproduisant les motifs découverts sur des restes de tapisserie) par une manufacture nationale qui fournit également l’Elysée et la Maison Blanche, etc. Les carreaux de faïence de la cuisine sont tous différents et représentent des scènes de la vie rurale auvergnate, reproduites à partir de représentations anciennes (photos, cartes postales). Le réfrigérateur moderne est dissimulé dans une ancienne glacière en bois, qui équipait autrefois les boucheries. La cuisinière provient d’une grande maison française (La Cornue) et la batterie de cuisine – en cuivre – est marquée aux armoiries du château.
Bref, une rénovation soignée – à voir !
Plus de photos sur le site du propriétaire
Calixte