A la rencontre des marmottes

Sa frimousse irrésistible s'affiche sur bon nombre de cartes postales montagnardes - pourtant la marmotte est si discrète que nous sommes nombreux à ignorer son comportement et son mode de vie.

Voici une incursion dans le petit monde de la marmotte des Alpes (Marmota marmota). 

Tout comme l'écureuil, la marmotte est un rongeur de la famille des sciuridés.

D'où vient son nom ?

Le mot "marmotte" vient du latin "mus montis" qui signifie "souris de la montagne". 

Quelles sont ses principales caractéristiques ?

La marmotte des Alpes mesure entre 30 et 60 cm. Elle pèse environ 3 kilos, mais son poids peut doubler avant l'arrivée de l'hiver et l'entrée en hibernation. Son poil est marron-beige sur le ventre, gris sur la tête et le dos.

Son régime alimentaire est essentiellement constitué de plantes (trèfle des Alpes, pissenlits, luzerne, baies variées, etc.) mais elle y ajoute occasionnellement de petits insectes. Elle "grignote" également l'écorce des arbres afin d'user ses incisives qui, comme celles des lapins, croissent de façon continue. 

La marmotte est caecotrophe, c'est-à-dire qu'elle digère deux fois les mêmes aliments, en mangeant ses propres déjections. Elle boit très peu, se contentant de la rosée du matin ... 

Quel est son cycle de vie ?

Sa durée de vie moyenne est de 13 à 15 ans (certains individus atteignent toutefois l'âge respectable de 20 ans !). Au printemps, les femelles en âge de procréer (3 ans et plus) donnent naissance à une portée unique de 3 à 4 petits: les "marmottons". A l'approche de l'hiver, elle se réfugie dans son terrier pour hiberner pendant 6 à 8 mois.

Quel est son comportement social ?

La marmotte vit en colonies, groupes familiaux comprenant en général "papa" et "maman" marmotte ainsi que les rejetons des dernières portées. Elle est très joueuse et participe souvent avec ses congénères à des jeux de corps-à-corps où, debout sur ses pattes postérieures, elle empoigne son partenaire par le haut du corps et, comme un lutteur, tente de le renverser, ce qui finit souvent en roulades collectives !

Elle creuse deux terriers: un pour la belle saison, proche des endroits où elle se nourrit de façon à pouvoir s'y réfugier au moindre danger, et un pour l'hiver, plus profond et tapissé d'une épaisse litière de foin pour hiberner confortablement. Ce 2e terrier, dont elle obture l'entrée à l'aide de terre et d'herbes, mesure entre 3 et 10 mètres de long.

Où peut-on l'observer ?

Plusieurs sites des Alpes offrent la possibilité d'aller à la rencontre des marmottes.

Par exemple, à Eygliers (Hautes-Alpes), le sentier des marmottes permet de les observer facilement en famille. C'est un sentier aménagé, facile d'accès, dont une partie est praticable en poussettes et fauteuils. La colonie installée sur le site est habituée à la présence humaine. Les marmottes y sont donc peu farouches et se laissent approcher. Elles ne sont pas "parquées" pour autant: pas de grillage, elles évoluent en totale liberté et se montrent uniquement selon leur bon vouloir ! En revanche, les visiteurs sont priés de ne pas sortir du sentier afin de ne pas trop empiéter sur leur territoire. Dotées d'une très bonne vue, les marmottes repèrent rapidement les intrus (par exemple les chiens) et les prédateurs (rapaces notamment). L'une d'elles donne aussitôt l'alerte à toute la colonie qui disparaît en quelques instants dans le terrier le plus proche. 

Des cousins à travers le monde ...

Une autre espèce de marmottes (marmotta monax) vit en Amérique du Nord. Les québécois surnomment la marmotte "siffleux" à cause du cri strident qu'elle produit pour avertir ses congénères de l'arrivée d'un prédateur.

Calixte

Sources d'information: sentier d'Eygliers (panneaux découverte de la faune), encyclopédie Larousse.

Crédit photo: Cyril Calmes.